Archerot niveau 3Age: 46 Arme(s): Le sarcasme ?
|
|
|
Je ne savais pas trop où mettre ça, alors je le pose là.
Quand j'ai commencé le tir à l'arc, je me suis rendu dans un club, et dans ce club comme dans beaucoup d'autres, on m'a mis un arc d'initiation entre les mains pour m'enseigner les rudiments de la technique. Puis, au fur et à mesure de mon évolution, on m'a fait mettre une stab, puis un viseur, parce que le tir à l'arc, c'est ça. Quand est venue l'heure de me procurer mon propre arc, j'ai acheté une poignée, des branches, un viseur, une stab, un berger, etc. parce que le tir à l'arc, c'est ça. Et on m'a appris à tirer à 18 mètres, puis à 50, sur de jolis blasons colorés, parce que le tir à l'arc, c'est ça. D'ailleurs, regarde les JO, tu vois bien que c'est comme ça que tirent les champions.
Quelle raison aurais-je eu de remettre en cause ce qui semblait être la vérité vraie ? Mais comme j'étais du genre un peu zélé, et que je ne savais pas trop comment meubler ces longues soirées où je ne tirais pas, j'ai regardé des vidéos sur Internet. De fil en aiguille, je suis tombé sur des archers barebow. Ça avait l'air cool, plus détendu, plus spontané aussi. Alors j'ai eu envie d'essayer – rien de plus facile, il suffisait de retirer quelques accessoires à mon arc, et le tour était joué. Mon prof et mes collègues du club m'ont regardé faire, un peu amusés, pendant quelques séances. Puis plus sérieusement quand je leur ai expliqué que j'allais continuer dans cette voie. Les cadres du club étaient même assez contents qu'il y ait quelqu'un pour concourir dans cette catégorie sous-représentée chez nous. Mais quand même, j'avais un peu l'impression d'être l'original de service. L'impression que le tir à l'arc, ce n'était pas vraiment ça.
Heureusement, ce club compte aussi quelques archers "tradi" qui tirent avec toutes sortes d'arc en bois – recurve monoblocs, longbows, arcs coréens... – avec qui j'ai pu échanger, que j'ai accompagnés sur plusieurs parcours nature ou 3D, ce qui m'a permis d'apprécier la diversité des arcs et des pratiques. D'ailleurs, je suis moi même sur le point de basculer vers l'arc de chasse.
Mais au-delà de mon cas personnel, qui n'a pas grand-chose d'intéressant ni d'original, cela m'a conduit à m'interroger sur l'approche académique du tir à l'arc. Qui, à quel moment, a décidé que l'arc "olympique" était la forme la plus naturelle du tir à l'arc, et qu'il fallait l'enseigner systématiquement dans les clubs et les compagnies de France et de Navarre ? On lui a même donné le nom d'arc "classique" — alors qu'à l'exception du poulie, il est de loin le plus technologique de tous les arcs.
Un petit calcul, si vous voulez bien. Une poignée, une paire de branches, un viseur, etc., même pour un premier arc, ça va chercher dans les 600 euros. Puis, au fil des années, on va changer ceci, puis cela, et on en arrive rapidement à un budget arc qui peut atteindre plusieurs centaines d'euros par an. Evidemment, un arc nu, ça coûte moins cher. Et un arc tradi de production industrielle, à côté de ça, c'est une bouchée de pain. D'une certaine manière, on pourrait dire que l'arc olympique n'est pas le choix le plus logique d'un point de vue économique pour le primo-archer. Et de là à penser qu'on l'incite sciemment à faire ce choix, ou plutôt à ne pas faire de choix, pour satisfaire d'autres intérêts économiques que les siens, il n'y a qu'un pas.
Quoi qu'il en soit, si je n'avais pas eu un esprit curieux, ou non-conformiste, si je n'avais pas rencontré les bonnes personnes qui pensent elles aussi que le tir à l'arc, c'est un bout de bois quel qu'il soit, une corde et une flèche, et qu'il n'y a pas moins de noblesse ou de légitimité à tirer sur un arc d'équitation mongol que sur la dernière poignée Win&Hoyt, je n'aurais jamais découvert les 1001 facettes de cet art de vivre.
D'ailleurs, si l'on prend un peu de recul et que l'on considère l'histoire du tir à l'arc depuis son apparition au néolithique jusqu'à aujourd'hui, l'arc olympique tel que nous le connaissons n'existe que depuis quoi, un siècle ? Même pas ? Par quelle déformation de notre scope en est-on venu à considérer que "le tir à l'arc, c'est ça" ? Je pense pour ma part que le tir à l'arc, c'est ça, et ça, et ça, et aussi ça, et encore plein d'autres choses, dont celles qu'on n'a pas encore inventées. Et d'ici là, je rêve d'un club qui enseignerait à ses élèves que l'arc olympique est UNE pratique parmi d'autres, pas la plus évidente, certainement pas la moins onéreuse, et qu'il faut tout essayer avant de faire un choix — ce qui évitera bien des errances et des dépenses parfois inutiles.
Je précise que ceci n'est en rien une critique envers mon club, que j'aime d'amour, ni envers mon entraîneur, mais une remise en question d'une approche académique généralisée qui me paraît aberrante – pour l'archer, du moins. |
|
Archerot niveau 3Age: 46 Arme(s): Le sarcasme ?
|
|
|
Intéressant. Je ne le savais pas. Enfin, on me l'a peut-être dit au début, mais retenir tous ces acronymes quand on ne connaît pas, c'est pas toujours facile. Du coup, je suis d'autant plus reconnaissant envers mon club de soutenir les archers qui choisissent d'autres voies.
Mais ça ne change pas vraiment le fond du problème, car si les arcs olympiques sont les seuls à être représentés aux JO (avec bientôt les poulies), toutes les autres disciplines (nature, 3D, campagne, barebow, etc.) ont un circuit de compétitions nationales, voire internationales – certes moins médiatisées, mais est-ce vraiment l'important ? Une médaille d'or aux championnats du monde de tir en campagne a-t-elle moins de valeur qu'une récompense équivalente aux JO ? Si l'objectif de la fédération est de former de futurs champions, je ne vois pas de raison de surinvestir cette discipline au point d'éclipser les autres. Au contraire, on aurait tout intérêt à ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier.
Et ce serait oublier que l'immense majorité des licenciés s'en tiennent à une pratique loisir. Si on pratique le tir à l'arc uniquement pour se faire plaisir, il n'y a aucune raison objective de privilégier cette forme de tir à l'arc par rapport à d'autres.
Peut-être y a-t-il tout simplement une forme de reproduction. Si je prends l'exemple de mon entraîneur (et je ne crois pas trop m'avancer en supposant qu'il n'est pas le seul dans ce cas), c'est un archer qui, à une époque de sa vie a évolué à haut niveau, voire très haut niveau. C'est donc normal qu'il enseigne ce qu'il connaît. De plus, j'imagine que les qualifications requises pour exercer cet emploi se fondent sur un niveau dans cette discipline en particulier. |
|
JMG niveau 6Age: 57 Arme(s): un arc, quel qu'il soit
|
|
|
Pour répondre a archerot et compléter lje pensé, la réponse de jlonzeweb
Qui décide, la fédération. On suppose pour toi la plus connue, la FFTA.
Le but, etre reconnue le mieux possible par nos ministères (essentiellement celui des sports) pour avoir des subventions.
Le côté le plus méditatif, les JEux Olympiques, quelle arme donc : l'arc classique.
=> Apprentissage du tir classique au viseur.
Pour moi, c'est pas une question des sous donc.
J'ai fait 13 ans de classique avant de découvrir via les forums d'archerie, le tir aux armes préhistoriques, le nature, le 3D...
Et j'ai pas décroché le TAA depuis... Virus inoculé et sans vaccin pour ma part 😃 _________________ espace, frontière de l'infini ! |
|